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Centrafrique: Le Drian relève la présence de mercenaires russes

Le Figaro

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a pointé du doigt aujourd’hui la présence de mercenaires russes du groupe Wagner en Centrafrique et déploré une rhétorique “antifrançaise” dans ce pays depuis leur arrivée. “Il y a une présence active de la Russie, récente, significative, antifrançaise dans les propos, dans les réseaux (sociaux)”, a-t-il déclaré devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Les Russes sont présents via “la force Wagner”, un groupe militaire privé suspecté d’appartenir à un homme d’affaires proche du Kremlin, Evguéni Prigojine, a-t-il dit. “Ce n’est pas vraiment l’armée (mais) des supplétifs qui agissent sous l’autorité d’un Monsieur qui s’appelle M. Prigojine”, a lancé Jean-Yves Le Drian. “S’il m’entend là, au-delà de cette salle, qu’il sache qu’on le connaît bien !”, a-t-il ajouté.

En juillet 2018, trois journalistes russes enquêtant sur la présence de Wagner en Centrafrique avaient été assassinés dans des circonstances troubles. La Russie dispose officiellement d’instructeurs civils en Centrafrique, où elle exerce depuis quelques mois une influence grandissante. Des soldats centrafricains sont notamment formés par Moscou dans l’immense palais de Berengo, à 60 km à l’ouest de la capitale, Bangui, où vivait Jean-Bedel Bokassa, président puis empereur de 1966 à 1979.

Selon des sources occidentales, ces instructeurs, dont le nombre est sous-estimé, sont des mercenaires étroitement liés à des sociétés minières russes. Cette présence russe “ne se substitue pas à notre action”, celle de l’ONU (force de la Minusca) et de l’UE qui forme des soldats centrafricains, a assuré le ministre. “En République centrafricaine, la situation reste très fragile” et “la mise en oeuvre de l’initiative africaine de paix demeure notre priorité”, a-t-il ajouté, en espérant que les négociations qui s’ouvrent jeudi à Khartoum permettent “d’aboutir à un accord de paix d’ici au mois de mars”.